Les Dieux sont vaches

9782253003359-T

Un titre original, une quatrième couverture prometteuse, un sticker sur la première de couverture annonçant « Sélection 2015 prix des lecteurs », et hop! j’étais convaincue de tenir un bon roman.

Je crois bien que je vais être un peu vache dans ma critique. Pourtant j’aurais vraiment aimé apprécier ce premier roman.

Dans ce petit récit autobiographique, Gwendoline Hamon ‘raconte sa mère’ Caroline. C’était une femme fantasque, joyeuse, illuminée. Autrement dit totalement « perchée ». Partager sa vie n’était pas de tout repos. Elle croyait aux forces divines, aux médecines parallèles, aux poudres de perlimpinpin. D’humeur changeante, elle était capable du pire comme du meilleur.

Un jour, de retour des Etats-Unis, elle apprend brutalement par un médecin que sa mère âgée seulement de cinquante huit ans n’a plus que quelques jours à vivre. Elle est au stade terminal d’un cancer mal soigné. L’annonce fait l’effet d’une véritable bombe.

L’auteur alterne les derniers moments de vie, et les souvenirs qu’elle a de sa mère. Un peu comme dans un film à l’envers on remonte le temps, et découvrons cette femme enfant.

C’est bien écrit, il y a de l’humour, de l’émotion mais très rapidement j’ai été agacée par le parti pris de l’auteur. Le portrait ne peut pas être objectif. Parfois cela frôle le règlement de comptes. Je comprends qu’enfant Gwendoline a souffert d’un manque de considération de la part de sa mère.

Je n’ai pas supporté,au début du roman la décision prise par les filles de cacher la vérité à la mère. « Maman était viscéralement dans le déni de sa maladie, et je ne me voyais donc pas lui dire: « Alors, j’ai parlé au médecin, mamoune. Tu vas crever assez vite, hein, huit, dix jours tout au plus… Il fallait trouver un angle aussi tordu que son déni, un mensonge adroit, une manière douce pour qu’elle ne se doute rien. »

De quel droit prive t-on une personne d’être informée de la chose la plus primordiale de sa vie? Pourquoi lui faire croire que tout va s’arranger, aller pour le mieux alors qu’elle va mourir. Peut-être que sa mère aurait voulu mettre de l’ordre dans sa vie, faire la paix avec d’autres gens, parler, dire au revoir… Jouer la comédie c’est aussi obliger la malade à participer à cette comédie, l’empêcher de dire ses craintes.

Gwendoline Hamon vient d’un milieu bourgeois, (son grand-père est Jean Anouilh), elle se définit elle même comme bobo, branchée. Tout au long du roman il y a « un étalage de cette vie parisienne chic » qui me lasse.

Je n’ai pas aimé la façon qu’elle avait de vouloir régenter la vie de sa mère, de décider pour elle. A plusieurs reprises elle dit qu’elle a toujours été « la mère de sa mère ». C’est elle qui a choisi cette inversion des rôles. J’ai l’impression qu’elle dit au lecteur, « regardez comme j’ai souffert et pourtant quelle fille formidable je suis ».

Bref ce roman m’a exaspérée! L’écrire a du lui servir d’exutoire, mais pour nous lecteur ce n’est pas vraiment intéressant.

 

 

7 réflexions au sujet de « Les Dieux sont vaches »

  1. Ce n’est pas facile à traiter ce genre de sujet. C’est la vie romancée de sa mère dis-tu, donc on ne sait pas exactement ce qui est vrai et ce qui est faux ? Ça me dérange ce mélange des genres.

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