Petites scènes capitales

DSC_1068

J’ai fini ce livre et une chose me vient en tête: avec la vie on ne sait pas. Dans Petites scènes capitales il est surtout question de grandes peines, de pertes et d’abandons.

Lili a onze mois lorsque sa mère quitte le domicile conjugal et les abandonne, elle et son père. Elle ne la reverra jamais car elle disparaît en pleine mer quelques années plus tard. Le père a détruit tous les souvenirs et refuse de parler d’elle. Il a même changé le prénom de la petite fille. Liliane dite Lili s’appelle en réalité Barbara. Mais ce prénom avait été choisi par la mère, alors il faut aussi l’effacer.

Puis un jour, le père refait sa vie avec une femme flanquée de quatre enfants, dont des jumelles de l’âge de Lili. Elle n’arrivera jamais à trouver sa place au milieu de cette grande famille recomposée et un père trop distant. Et puis d’autres drames vont venir, la mort de la grand-mère tant aimée, puis celle accidentelle d’une jumelle un beau dimanche ensoleillé.

Le petit monde de Sylvie Germain est celui des familles ordinaires où l’on règle ses comptes affectifs. Les choses n’arrivent jamais comme on croit. Ce roman ne peut pas laisser le lecteur indifférent! Elle nous raconte le quotidien qui lentement se délite face aux aléas de la vie.

C’est beau, sobre et juste. Ce que nous dit ce roman c’est que la vie n’est pas un chemin prédéfini. Les personnages traversent de grandes crises, ils font leur vie et voient s’éteindre leurs illusions.

Est-ce que Lili va surmonter les difficultés?

 

Au final Sylvie Germain nous raconte la vie, entre bonheurs et colères. Nous laissant parfois le cœur serré…

« Barbara, son prénom à la fois officiel et clandestin, assigné au silence. Sa mère, elle, se prénommait Fanny. Elle n’a jamais eu le temps de l’appeler maman, et elle n’a jamais eu l’occasion d’employer ce mot, réservé aux enfants de sa belle-mère.  Elle appelle Viviane mère, tandis que les filles et le fil de celle-ci disent père à Gabriel, qu’elle seule nomme papa. Dans cette famille, chacun est sensé se tenir à sa place et agir et parler en conséquence. »

 » Elles ont toutes quatorze ans, Christine, Chantal et Lili. Mais l’une n’ira pas au-delà de cette limite, les deux autres si, et cela n’a aucun sens. Il n’y aura pas de chiffre quinze à fêter à trois, donc pas d’anniversaire du tout…. « 

photo-libre-plan-orsec-2

 

7/47

20 réflexions au sujet de « Petites scènes capitales »

  1. Ce n’est pas mon préféré mais c’est quand même un bon cru ! Tu en parles très bien ! 😉 C’est rigolo, demain je mets une citation de son Livre des Nuits (citation commune avec Valentyne) et je suis en train de finir son dernier ! 😉 Je l’adore !

    J’aime

    1. Je suivrai tes conseils de lecture alors. Et Magnus tu l’as lu? Tu m’as conseillé Tobie des marais, je l’avais pris à la bibliothèque, mais je n’ai pas eu le temps de le lire.

      J’aime

      1. Louise, je tremble là car si tu n’aimes pas, qu’est-ce que je vais prendre ! 😆 Je ne t’ai pas conseillé Magnus, car après trois ou quatre tentatives, je l’ai abandonné, ce livre n’est pas pour moi ! En fait j’aime quand Sylvie Germain mêle le « merveilleux » à ses récits, quand elle est « rélaiste », je n’aime pas tro ou beaucoup moins. Pour l’instant, j’ai aimé, Le livre des nuits, Nuit-d’Ambre qui est une suite (pas chroniqué), Tobie des Marais (mon 1er), Petites Scènes capitales (catégorie « réaliste » mais bien), et le dernier que je suis en train de finir… J’en ai 5 ou 6 autres dans mes étagères, je poursuis doucement avec elle, sachant que ce sera tout l’un ou tout l’autre… Mais comme je te le disais, c’est quand même une écriture superbe et il en reste toujours quelque chose…

        J’aime

  2. Je l’avais lu à sa sortie, ayant beaucoup aimé « Tobie des Marais ». J’ai beaucoup apprécié celui-ci à l’époque mais je me rends compte que j’ai oublié l’intrigue, du moins en grande partie. En revanche je me souviens de l’écriture de Sylvie Germain, vraiment magnifique je trouve.

    J’aime

Laisser un commentaire